jeudi 10 mars 2016

Une reine discrète

Je voulais vous parler d’un dessous féminin qui revient gentiment à la mode : la gaine, pour mon plus grand plaisir.

Après une traversée du désert qui débuta à la fin des années 60, elle attendit son retour en grâce, sagement rangée au fond des commodes de nos grands-mères.

J’ai un faible pour les accessoires de lingerie qui sont avant tout conçus pour sublimer les courbes des femmes. Donc, ce retour de la gaine ne peut que me ravir. Parce qu'elle tient compte des formes de nos jolies femmes bien aimées, et qu'elle sculpte leurs douces rondeurs, pour mieux affiner leur silhouette.

Dans les années 30 elle connut un succès indiscutable, et beaucoup de femmes l’adoptèrent sans hésiter (les premières apparurent dans les années 20, il s’agissait plus de gaines-corsets).

Quand on annonça son retour, je pensais, je l’avoue, que ce serait un effet de mode éphémère, le temps d’une campagne de télé réalité, dont certaines chaines avaient le secret, servant à déculpabiliser les femmes aux rondeurs généreuses. On les encourageaient à porter des gaines, comme la panacée d'une silhouette retrouvée . Et aujourd’hui, cette mode perdure à mon grand étonnement et ma joie.

Une amie qui en met régulièrement, m’avoua un jour en souriant que c’était très confortable, et qu’en plus elle se sentait belle en les portant. A ces mots, j’ai eu une pensée émue pour Paul Poiret, le couturier, qui a su leur donner ce côté glamour qu’on connait.

Depuis son apparition dans les années trente, la gaine a toujours eu comme mission d’’être confortable et discrète. Elle attaquait le corset là où ça fait mal. Ses bandes élastiques remplacèrent les baleines rigides et chassèrent les lacets contraignants. Comme quoi on pouvait maintenir et affiner tout en étant discret, confortable et pratique. Il ne restait plus qu’à lui coudre des jarretelles et on avait l’accessoire indispensable et chic des années trente jusqu’aux années soixante.  Aujourd'hui, la gaine souple a fait des petits que l'on trouve toujours dans le commerce ou sur internet.

On la propose dans des matières encore plus fines, plus discrètes et plus souples. Les teintes se sont étoffées, à côté des traditionnels rose poudré, noir et blanc on peut trouver des rouge, des bleu, des turquoise en passant par le pêche et le gris, sans oublier des mariages harmonieux de couleurs, aux dentelles colorées.

Il me reste néanmoins un mystère à éclaircir. Mystères que ma grand-mère puis ma mère se sont toujours refusées à me dévoiler.  Un questionnement bien masculin, j’imagine. Une question bête, probablement.

Que fait-on de la culotte? Au-dessus ou en-dessous? Au-dessus, comme avec un porte-jarretelles, me semble exclu. Je n'ai trouvé aucune photo qui l'illustre cette pratique. Heureusement, je n'ose imaginer à quel point cela devait-être disgracieux. Il nous reste donc en dessous ce qui m'amène à ma seconde question comment les femmes font-elles pour aller aux toilettes. J'en ai déduit fort malicieusement qu'elles ne portaient pas de culotte sous leur gaine. Cela ne répond quand parti à la question car une gaine enveloppe les hanches, descend assez sur les fesses et les cuisses, ce qui ne règle pas le problème qui me préoccupe bêtement, je l'avoue.

Les quelques charmantes femmes que j'ai pu interroger sur ce sujet délicat m'ont répondu qu'elles portaient des culottes dessous et que pour aller aux toilettes il suffisait de faire glisser l'ensemble culotte avec la gaine retenant les bas. Ainsi nul besoin de retirer la gaine de détacher les jarretelles et de faire glisser les bas. Tout ça est aussi simple que de baisser un collant. Et beaucoup plus joli.

Cette question stupide étant réglée, j’en conclu avec joie que les gaines sont à nouveau des accessoires de mode que l’on peut porter sans crainte et avec coquetterie. Au fond la seule chose qui n’est pas très sexy, c’est le nom.



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