vendredi 1 avril 2016

En formes

Il y a quelques temps, à l’occasion d’un dîner en charmante compagnie, mon amie m’avoua, au cour de la conversation, les difficultés qu’elle avait à s’habiller.

Je fus naturellement surpris de cette confidence. Je la trouvais magnifique et toujours très élégante. Elle sourit et me dit que j’avais des peaux de saucisson sur les yeux, l’expression me fit rire. Je défendis mon point de vue et argumentai sur l’absurdité de sa précédente remarque, insistant sur son physique agréable. Rien n’y fit, elle campa sur ses positions et la mauvaise opinion qu’elle nourrissait sur son apparence. Car le problème était là. Là où je ne voyais que sensualité et beauté plantureuse, elle me répondait, bourrelets, gras, gros seins et autres joyeusetés. Je tentai par tous les moyens de la rassurer, d’autant plus que j’étais totalement convaincu de sa beauté. Oui elle avait des formes, et c’est justement ça qui la rendait belle à mes yeux, j’appelai à la rescousse des artistes de renom, Ingres, Courbet, Maillol pour ne citer qu’eux, mais rien n’y fit.

Le diktat de la mode avait frappé, là où ça fait mal. Il faut le reconnaître, la mode n’est pas toujours tendre avec les femmes qui ont des formes. La presse féminine en est le bras armé, relai impitoyable de la dictature de la minceur.

Une semaine plus tard, nous nous revîmes chez elle. Je lui offris un petit cadeau gentiment coquin : un porte-jarretelles de forme vintage avec six attaches assez larges et une jolie paire de bas clairs à revers noir de chez Cervin pour aller avec. Elle voulut l’essayer tout de suite et disparut dans la salle de bain. Après un temps que je qualifierais de trop long, mon impatience fébrile me joue parfois des tours, elle apparut parée de ses bas soyeux et du magnifique porte-jarretelles noir qui tombait à merveille, enveloppant ses hanches de manière bien ajustée. Les jarretelles impeccablement tirées retenaient ses bas diaphanes sans le moindre pli. Je n’avais jamais vu mon amie aussi radieuse. Elle qui ne voulait pas que je la regarde, usant de stratagèmes parfois grossiers, pour que je ne la voie pas se déshabiller, se promenait fièrement devant moi, et pour, vous vous en doutez, mon plus grand plaisir. 


Je ne la reconnaissais pas, elle tournait sur elle-même m’offrant la vue de ses hanches généreuses et de ses fesses adorablement encadrées de jarretelles. Je voyais mon amie heureuse de se sentir belle et désirable, transformée, sublimée par sa lingerie.

Depuis ce soir mémorable, ma belle a définitivement abandonné les collants. Les complexes vestimentaires n’ont pas tous disparus, des années d’abonnement à Elle ne se gomment pas d’un trait de nylon même de dix deniers. Je sais par contre comment lui faire plaisir et dès qu’une non-occasion se présente, je ne manque pas de lui offrir une nouvelle parure ou une paire de bas, qu’elle plie soigneusement dans son tiroir à merveilles.

J’ai toujours trouvé que les guêpières, serre-tailles, gaines et porte-jarretelles allaient bien aux femmes aux formes généreuses. J’irais même jusqu’à dire que ce type d’accessoires de lingerie contribue à mettre leur corps en valeur. Les rondeurs s’apprivoisent bien avec un porte-jarretelles. J’espère vous avoir convaincu, je sais que vous l’êtes déjà.

Bon week-end à toutes et à tous








4 commentaires:

  1. Accepter son image, ses courbes, un vaste champ de débat au féminin.

    Mais vous avez raison, seules les femmes avec de vraies hanches peuvent se parer d'un porte-jarretelles, et de bas !

    Amitiés

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    1. La presse féminine n'est pas tendre avec les formes... Un article sur une jeune mannequin anorexique m'a fait froid dans le dos...

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  2. coucou...ton mots sont magnifique...Vive les femmes aux formes généreuses! Vive le bas! Vive les guêpières! Vive leserre-tailles, gaines et porte-jarretelles! Vive l'Art du fétichisme!

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    1. Merci Aurè, ton enthousiasme fait plaisir, je vois que les formes t'inspirent également beaucoup.

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